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Oui : nous vivons plus vieux, mais en moins bonne santé..

Nous vivons dans la douce illusion de l’espérance de vie, qui ne cesserait d’augmenter et serait porteuse des promesses de longévité tant convoitées. C’est vrai, nous vivons plus longtemps. En France notre espérance de vie atteint les 81,4 ans. Le temps de vivre une longue et heureuse vie, que pourrait-on rêver d’autre?

Pourtant, l’espérance de vie est un leurre si on ne la confronte pas à la pratique. Vivre longtemps dans une situation de santé, d’indépendance, de vie familiale et de poursuite de projets, ce n’est vraiment pas la même chose que vivre malade, souffrant, dépendant ou isolé. Les personnes âgées seront les premières à vous le confirmer. C’est pourquoi les démographes s’intéressent désormais à l’EVSI: l’espérance de vie sans incapacité. C’est en réalité elle qui nous fait vraiment rêver. Ce sont tout simplement le nombre d’années que nous pouvons espérer vivre « en bonne santé » ou plus précisément sans incapacité. C’est ici que le bât blesse: des études menées dans les 27 pays de l’Union Européenne depuis 2005 nous apprennent qu’en France, l’espérance de vie en bonne santé régresse. Pour les hommes, l’EVSI  est passée de 62,7 ans à 61,9 ans entre 2008 et 2010. Pour les femmes, le recul s’est fait de 64,6 ans à 63,5 ans.

Cette nouvelle façon de penser: vivre plus longtemps, oui mais à condition de vivre en bonne santé aussi, nous amène à revoir les choses différemment. Par exemple, cette étude nous apprend qu’en Suède, leur EVSI atteint les 69,2 ans pour les hommes et les 68,7 ans pour les femmes. Alors qu’en Allemagne, pays que l’on compare aisément à la France d’un point de vue économique et de développement, l’EVSI est de 55,8 ans pour les hommes  et 57,4 ans pour les femmes! Cela change complètement notre perspective.

Cette baisse se confirme dans presque tous les pays de l’UE et a commencé son déclin en 2006. En 2009, l’EVSI européenne moyenne était de 61,3 ans pour les hommes soit près de 80% de leur espérance de vie totale en bonne santé. Pour les femmes, elle a atteint 62 ans, c’est à dire 75% de leur vie sans incapacité.

Même la sacro sainte « espérance de vie » fait douter les scientifiques. Dans son livre paru en 2006 intitulé « Espérance de vie, la fin des illusions « , Claude Aubert prédit une baisse de l’espérance de vie dans les décennies à venir, conséquence directe de notre mode de vie et de notre alimentation. Selon lui « si nos habitudes alimentaires n’ont pas empêché l’espérance de vie d’augmenter, c’est parce qu’elles sont trop récentes pour avoir déjà un impact notable (…) la première génération à n’avoir connu depuis l’enfance qu’une alimentation proche de celle d’aujourd’hui, trop riche en viande, en matières grasses et en glucides rapides, est née à la fin des années 1960. Elle a aujourd’hui moins de 50 ans et est donc trop jeune pour que les principaux effets de ces déséquilibres se traduisent déjà par une augmentation sensible de la mortalité. » Notre génération, baignée dès l’enfance dans ces facteurs à risque, pourrait être confrontée à de lourdes conséquences sur sa santé et son bien être, une fois la cinquantaine atteinte.

L’EVSI est le chiffre de la réalité et du quotidien que nous vivrons tous, tôt ou tard. Souhaitons nous atteindre des records de longévité tout en sachant qu’au jour le jour, cela pourrait concrètement se traduire par des dizaines d’années de souffrance ou de déclin mental? Ou préférons nous parier sur la santé, quelle que soit l’espérance de vie atteinte, pour profiter de notre longévité, de notre corps et de notre mental préservés?

C’est la question du long terme et du court terme qui se pose à nous tous. Construire dès aujourd’hui une longue vie, agréable à vivre dès maintenant et même après 60 ans passés, c’est possible. Vous connaissez les milliers de possibilités sur lesquelles vous appuyer: faites de votre assiette votre meilleure arme pour la vie, bougez votre corps mais aussi votre esprit: les nouveaux défis, la flexibilité d’esprit pour vivre dans son temps et fuir l’intolérance, la méditation et bien sur oxygéner son corps, sortir, bouger, s’émerveiller. Acquérir la santé est souvent la meilleure façon de redécouvrir la vie et surtout, d’en récolter les bénéfices jour après jour. Heureusement, mis à part quelques inévitables prédispositions génétiques qui s’imposent à tous, nous avons le choix et la volonté de décider de notre vie. C’est le cadeau du présent: à vous de vous en saisir!

2 Réponses à Oui : nous vivons plus vieux, mais en moins bonne santé..

  1. Exellent article , merci

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